Santé et environnement sous contrôle
La petite histoire
Comprendre simplement
Domaines de présence
Son interprétation dans l'avenir
Les références
Mais encore …
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La petite histoire  Up Page
Origine, raisons, hasard
Le président Bush, qui cite souvent la science à l'appui de ses décisions, prend quelques libertés avec elle. Il a écarté des conseils scientifiques les meilleurs spécialistes pour laisser la place aux lobbyistes des grandes multinationales et aux évangéliques. Ainsi, il a confié la sécurité alimentaire aux éleveurs industriels, la santé des enfants aux industriels du plomb et la lutte contre le sida aux inquisiteurs de la « peste homosexuelle ». Enfin, après avoir lu La Bible, il n'est plus très sûr que les évolutionnistes aient raison contre les créationnistes.

Comprendre simplement  Up Page
Orientation e l'administration Bush
Soixante scientifiques de renom, dont vingt prix Nobel, d'éminents experts en médecine, d'anciens directeurs d'agence fédérale ainsi que des présidents d'université ont publié en mars 2004 un communiqué mettant en cause les orientations scientifiques de l'administration Bush.
 
Ces libertés prises par George W. Bush et son administration concernent différents domaines tels que l'environnement (réchauffement climatique, défense d'espèces menacées, état de l'écosystème dans les parcs naturels) des questions de santé publique (SIDA, drogues), et même des problématiques épistémologiques ou liées aux sciences sociales (théorie de l'évolution, caractère héréditaire de l'intelligence). Elles permettent à la grande industrie états-unienne une liberté d'action débarrassée des contingences écologiques, mais légitiment aussi certains fondements idéologiques des néo-conservateurs et fondamentalistes chrétiens au pouvoir à Washington.

Domaines de présence  Up Page
Comité scientifique: politique Bush
Le National Advisory Committee on Microbiological Criteria for Foods travaille à l'élaboration de critères scientifiques permettant à l'autorité chargée du contrôle sanitaire alimentaire, le Food Safety and Inspection Service, d'évaluer la sûreté des produits alimentaires produits, importés et exportés aux États-Unis. Une tâche particulièrement importante en ces temps où la sécurité alimentaire est devenue une des préoccupations majeures des consommateurs états-uniens, après les affaires liées à la Salmonellose et à la Listéria. Ces préoccupations ne sont malheureusement pas partagées par l'ensemble des grandes sociétés de l'industrie agroalimentaire qui bénéficient d'une oreille attentive de la part de l'administration Bush.
 
En mars 2003, la Secrétaire au Département états-unien à l'Agriculture, Ann M. Veneman, ainsi a considérablement entamé la crédibilité de ce panel de scientifiques en y nommant Virginia Scott, du National Food Processors Association, et Robert Seward, de l'American Meat Institute. Le National Food Processors Association se veut "la voix de l'industrie agroalimentaire pesant 500 milliards de dollars", tandis que l'un des buts de l'American Meat Institute est d'augmenter "la rentabilité du commerce mondial de viande et de volaille ". Dans le même temps, aucun représentant des consommateurs n'était nommé au sein du comité. On peut expliquer ces nominations par le caractère stratégique que revêtent désormais les échanges mondiaux de viande et de volaille, surtout entre les États-Unis et l'Union européenne.
C'est d'ailleurs le Food Safety and Inspection Service, dont dépend le National Advisory Committee on Microbiological Criteria for Foods, qui a récemment demandé l'arrêt des importations de viande et de volaille française sur la base des critères édictés par la commission.

Son interprétation dans l'avenir  Up Page
Coup de froid autour du réchauffement climatique
En juillet 2001, lorsque George W. Bush annonce son refus de ratifier le protocole de Kyoto sur la réduction des émissions de dioxyde de carbone, il précise que "la politique de mon administration sur les changements climatiques sera fondée sur la science". Pourtant, début 2002, le Département d'État s'oppose avec succès à la reconduction de Robert Watson, principal climatologue états-unien, à la tête du plus important comité d'étude international du réchauffement planétaire.
 
 
 
Le rapport de 2001 du Panel Intergouvernemental sur le Changement Climatique tablait sur une hausse de 2,5 à 10,5 degrés Fahrenheit de la température moyenne sur la planète d'ici à 2100, et en imputait la responsabilité aux "activités humaines". Ces conclusions avaient été ensuite confirmées par la National Academy of Sciences. A la suite de ce rapport, ExxonMobil demande à l'administration Bush le départ de Robert Watson, par un mémo envoyé à John Howard, membre du Conseil sur la qualité de l'environnement de la Maison-Blanche. ExxonMobil s'oppose en effet à toute régulation des émissions de dioxyde de carbone et finance à hauteur d'un million de dollars des groupes mettant en doute l'existence d'un réchauffement planétaire.
 
En septembre 2002, le rapport annuel sur l'état de la pollution atmosphérique a été amputé de sa partie consacrée au réchauffement climatique. Puis, en juillet 2003, la Maison-Blanche a également tenté de modifier en profondeur un rapport de l'Agence de protection de l'environnement (APE) dont une partie était consacrée à cette question brûlante. La levée de bouclier que ces "retouches" ont suscité au sein de l'APE ont finalement abouti à la suppression pure et simple de la partie. La présidente de l'APE, Christine Whitman, dont les prises de position l'avaient amené à rentrer plusieurs fois en conflit avec l'équipe présidentielle, n'en a pas moins démissionné en juillet 2003. Un responsable de l'agence ayant travaillé sous sa supervision a raconté dans le Washington Post comment le Département à l'Energie, largement dominé par l'équipe de Dick Cheney, a tout fait pour promouvoir des plans d'augmentation de la consommation de charbon et de pétrole, sans s'attarder le moins du monde sur la question de l'emploi efficace de cette énergie.
 
Santé publique contre intérêts privés
La même démarche a été adoptée sur la question de l'intoxication au plomb. Depuis de nombreuses années, le Comité Consultatif sur l'Enfance du Center for Disease Control (CDC) d'Atlanta réclame un abaissement des seuils tolérés à 5 microgrammes par décilitres pour les enfants, contre 10 actuellement, au grand dam de l'industrie du plomb. A quelques jours d'un nouveau rapport du Comité sur la question sur la modification des seuils, le Secrétaire du Département à la Santé et aux services humains (HHS), Tommy Thompson a renvoyé ou refusé plusieurs scientifiques qualifiés, pour les remplacer par des consultants venus de l'industrie du plomb. Le Département à la Santé n'a notamment pas reconduit le mandat de Dr Michael Weitzman de l'Université de Rochester, puis rejeté les candidatures des Drs Bruce Lanphear (Université de Cincinatti) et Susan Klitzman (Hunter College School of Health Sciences).
Ces trois scientifiques sont reconnus pour la qualité de leurs travaux sur l'empoisonnement au plomb. À leur place, l'HHS a proposé les noms de Dr William Banner, qui servit d'expert à décharge dans le procès de la compagnie de peinture Sherwin-Williams, qui fabriquait des peintures au plomb, et du Dr Joyce Tsuji, qui a travaillé pour deux sociétés représentant l'industrie du plomb. Le Dr William Banner a notamment affirmé, en 2002, lors d'un procès relatif à ces questions, qu'un niveau de plomb de 70 microgrammes par décilitre était parfaitement sain pour le cerveau d'un enfant. Une position qu'il est seul à défendre au milieu des experts indépendants de l'intoxication au plomb.
 
Toujours dans les dossiers liés à l'industrie et aux risques de santé publique qu'elle fait courir, l'administration Bush a récemment rejeté la nomination de plusieurs chercheurs, dont le Dr Laura Punett, au sein du département d'étude Safety and Occupational Health, qui travaille sur les problèmes de santé sur le lieu de travail. D'après le magazine scientifique Science, la raison de cette décision à l'encontre du Dr Punett est politique. La scientifique a en effet apporté publiquement son soutien aux campagnes conduites pour lutter contre les troubles musculo-squelettiques, qui touchent un million de travailleurs par an aux États-Unis. Une étude de l'Institut de Médecine a révélé que la mise en place de standard ergonomiques sur le lieu de travail pourrait réduire considérablement ce nombre. Or, dans ce dossier, George W. Bush s'est rangé du côté des industriels dès sa prise de fonction en janvier 2001, en abrogeant immédiatement une loi fédérale visant à faire appliquer de tels standards. D'où la disgrâce qui touche actuellement tous les scientifiques soucieux de la santé des travailleurs états-uniens.

Les références  Up Page
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Je crois que, si les êtres humains que nous sommes ne parviennent pas toujours à évoluer comme ils le souhaiteraient _à s'épanouir professionnellement, sentimentalement et sexuellement (ce que j'appelle les "trois pôles d'intérêts", en psychologie)_ c'est parce qu'il y a des barrages qui entravent leur désir d'accéder à un rêve inachevé. Je pars du principe que tout est possible, à condition de s'entourer de gens qui nous poussent à croire en nous.
 
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Ce que vous avez toujours voulu savoir
Le système de santé aux États-Unis, qui couvre 127 millions de travailleurs, est un subtil mélange d'intérêt public et d'intérêts privés. Il n'y existe pas d'assurance nationale maladie comme en Europe, et les salariés sont invités à se garantir auprès de compagnies privées ou à quémander une aide sociale. Seules les personnes âgées et invalides peuvent bénéficier du programme fédéral Medicare, conçu en 1965 par l'administration Johnson pour assurer la prise en charge des hospitalisations et des prestations supplémentaires.
Les grandes firmes pharmaceutiques, qui financent largement les campagnes politiques des élus, ont demandé _ et obtenu grâce à George W. Bush _ une refonte du système. Une réforme qui leur a permis, notamment, de démanteler tout le contrôle des prix normalement imposé, dans tout État social, par le pouvoir politique.
 
Le prix des médicaments: un enjeu stratégique
Dans la même logique, les compagnies d'assurance créent des réseaux de médecins et d'hôpitaux que leurs adhérents doivent obligatoirement consulter s'ils veulent être remboursés. Elles dictent aux médecins jusqu'à la durée de la consultation (et ont même obligé l'American Medical Association à changer les règles de l'éthique médicale). La politique de santé est donc peu à peu façonnée par des critères de rentabilité très éloignés des principes de la santé publique.
 
Des dépenses de santé en hausse constante
Le malade ne peut pas se permettre de ne pas prendre le médicament dont il a besoin et il n'existe pas de produits concurrents. Le fabricant peut alors lui vendre à n'importe quel prix. De même, dans bien des cas, l'offre n'est pas concurrentielle: s'il existe plusieurs médicaments rivaux, les fabricants sont si peu nombreux qu'ils s'organisent en cartels. Ils peuvent fixer leur prix par agrément entre eux et non pour répondre de manière équilibrée à la demande.
Deuxième problème: la cartellisation de l'industrie pharmaceutique atteint les compagnies d'assurance privées. Leurs cotisations sont en hausse, et les entreprises qui y souscrivent pour leurs employés s'en plaignent. Les assureurs affirment qu'ils ne font que répercuter la hausse du prix des médicaments alors même qu'ils négocient les prix directement avec les fabricants. Les employeurs états-uniens, lassés de payer des primes tous les jours plus élevées, évoquent donc désormais un possible "détournement" de cet argent au profit unique des compagnies d'assurance.
La spirale inflationniste se nourrit elle-même. Pour inciter les assureurs privés à inscrire tel ou tel médicament sur leur liste des produits remboursés, les fabricants doivent les faire connaître et demander par les "consommateurs". De même, pour conserver leurs marges, ils doivent imposer sur le marché de nouveaux médicaments, appelés à remplacer "ceux qui ne sont plus, ou ne seront bientôt plus, protégés par un brevet ". L'industrie pharmaceutique a donc obtenu le droit de faire de la publicité dans les journaux et à la télévision. Elle y consacre 2,6 milliards de dollars par an. Un budget qu'il lui faut répercuter sur les prix.
 
Convention républicaine
En septembre 2004 c'est tenu à New-York, une grande foire commerciale. Les lobbyistes des grandes multinationales y investisant leur argent sur le candidat Bush, comme on joue au casino, dans l'espoir d'un gain facile. D'après le World Socialist Website, le coût de cette grand-messe s'élèva à 64 millions de dollars, financés par plus de 100 entreprises et individus donateurs, quand la convention démocrate culmine plus modestement à 39 millions de dollars. Il va sans dire que, selon une pratique bien admise, ces "donations" ne sont pas désintéressées et peuvent s'accompagner de contrats écrits (et secrets) précisant les réglementations favorables que le candidat Bush s'engagera à faire adopter s'il reste à la Maison-Blanche. Parmi les généreux "militants" figurent des firmes comme General Motors (300 véhicules mis à disposition de la convention), Microsoft (a fourni des logiciels) et Panasonic, qui a mis 100 écrans plasma dernier cri (8000 dollars pièce) à disposition des délégués républicains. Par ailleurs, afin d'acheter le silence de la presse, le Pdg de Time Warner, Richard Parson, organise une fête à 1 million de dollars... pour les journalistes.